Une fourrière animale est un établissement qui accueille et garde, pendant une durée limitée, les animaux abandonnés ou errants recueillis sur la voie publique. Mais entre un service public et la surpopulation, quelle est la place de fourrière ?
Les fourrières sont réglementées par l'article L211- 24 du code rural qui édicte que chaque commune doit avoir une fourrière apte à accueillir et à garder les chiens et les chats trouvés errants ou en divagation, c'est-à-dire hors de portée de voix de leur maître pour les premiers, et à plus de 1000 mètres de leur domicile pour les seconds. À défaut, une commune peut également bénéficier du service de la fourrière établie sur le territoire d'une autre commune.
Sous contrôle du maire
C'est au maire qu'il incombe le rôle, via un arrêté municipal, de fixer les conditions d'accueil des animaux dans sa commune et de veiller à ce qu'elles soient respectées. Le gestionnaire, qui a en charge la fourrière, doit de son côté désigner un vétérinaire afin d'assurer le suivi sanitaire des chiens et des chats recueillis, ses conditions de rémunération sont fixées d'avance en vertu d'une convention conclue avec les représentants des vétérinaires. Au final, l'accueil, la garde et l'examen sanitaire de l'animal ont un coût. C'est pourquoi les animaux recueillis ne sont restitués à leur propriétaire qu'après que celui-ci se soit acquitté des frais de fourrière. S'il refuse, il encourt une amende d'un montant supérieur à ces derniers : ce n'est donc pas dans son intérêt !
Public ou privé
La mairie n'est pas obligée de gérer directement la fourrière. Elle peut, si elle le souhaite, passer une convention "délégation service public" avec une entreprise privée qui se charge alors d'en assurer la gestion : recueil des animaux, garde, soins, personnels soignants, etc. Certaines entreprises s'acquittent correctement de cette tâche, mais d'autres, plus scrupuleuses, reçoivent les animaux errants et les euthanasient sans toujours respecter un délai d'accueil de 8 jours et sans respecter leur devoir de tout mettre en oeuvre pour retrouver le propriétaire de l'animal. En effet, il faut savoir que la fourrière reçoit de l'argent pour l'accueil et la garde d'un animal, mais pas pour les recherches. Certains voient donc d'un mauvais œil le fait de payer du personnel supplémentaire pour s'acquitter de cette tâche. Et comme le contrôle des fourrières est actuellement quasi inexistant, c'est la porte ouverte à toutes les dérives.
La fourrière n'a pas tous les droits
Il faut bien sûr tout faire pour éviter d'avoir un animal trouvé en état de divagation (mais une barrière ouverte peut arriver). Il faut aussi le faire identifier par une puce électronique ou un tatouage afin de faciliter vos retrouvailles en cas de perte. Si malgré toutes vos précautions, vous apprenez que votre ami a été recueilli en fourrière où il a été euthanasié avant le délai légal de 8 jours, n'hésitez pas à porter plainte contre la fourrière et à demander sa fermeture au préfet. En effet, ce type de pratique existe malheureusement, mais elle est inadmissible et répréhensible par la loi.
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